Jack Tramiel, le fondateur de Commodore international et PDG d’Atari, est mort ce dimanche à l’âge de 83 ans. Juif polonais déporté au camp de concentration d’Auschwitz, il avait émigré aux Etats-Unis en 1947.
Jack Tramiel, de son vrai nom Idek Tramielski, incarne le self made man. D’abord réparateur de matériel de bureau, il devient chauffeur de taxi à New York avant de racheter une boutique de réparation dans le Bronx nommée la Commodore portable Typewriter. Son but deviendra de démocratiser les ordinateurs en les commercialisant pour « les masses et non les classes » selon sa propre expression. Sa guerre des prix aura raison de lui face à Texas Instruments, son concurrent direct.
En 1977, Commodore lance un premier modèle d’ordinateur personnel, suivi en 1982 du Commodore 64, immense succès commercial. Vendu à un prix très bas pour l’époque, il s’écoulera à 17 millions d’exemplaires dans le monde.
Malgré ce succès, les actionnaires de Commodore forcent Jack Tramiel à la démission en 1984. Il rachète alors la division Atari de la Warner Bros, spécialisée dans les jeux vidéo et au bord de la faillite. Sous sa direction, l’entreprise développe l’Atari ST, un ordinateur familial compact et puissant qui connaîtra un grand succès en Europe, mais restera dominé au niveau mondial par l’Amiga de Commodore.
Jack Tramiel abandonne la direction exécutive de l’entreprise à la fin des années 1990, la confiant à son fils, avant de revenir diriger la société en 1995, lorsque son fils connaît des problèmes de santé.
Entre temps, Atari a connu plusieurs revers successifs, avec ses consoles Lynx et Jaguar. Jack Tramiel vend alors ses parts dans l’entreprise, qui fusionne avec le fabriquant de disques durs JT Storage avant d’être rachetée par Hasbro puis par le français Infogrames.
Durant sa retraite, Jack Tramiel avait contribué à la fondation du Musée et mémorial de l’Holocauste, ouvert à Washington en 1993.